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lundi 14 septembre 2015

Les Tiers-Lieux : Des espaces de proximité pour créer et produire « en communs »

Source : Le Temps des Communs
Par Bernard Brunet

Les tiers-lieux sont des espaces de travail, dont la neutralité, la convivialité et le type de ressources mises à disposition (équipements, animation et conseil), permettent à leurs usagers de concevoir et/ou de fabriquer des biens ou des services, individuellement ou en équipes, tout en acquérant des connaissances et développant leur réseau de partenaires.

Implantés localement dans les quartiers et les territoires, ils constituent une alternative à la fois à l’entreprise conventionnelle et au travail indépendant. Issus le plus souvent d’une initiative entrepreneuriale privée ou d’une démarche citoyenne, ils peuvent également être soutenus voire initiés par la puissance publique.

Ils peuvent ainsi offrir des fonctions de coworking, de fabrication numérique (fablab) et de « bricolage/recyclage » (hackerspace, repair-café…), mais aussi répondre à d’autres besoins locaux grâce à une coopérative d’activités et d’emplois, un incubateur ou une pépinière de projets innovants, une conciergerie, un point d’accès aux services publics, une plateforme de rencontre en producteurs et consommateurs (AMAP, Ruche qui dit oui…), un lieu de création artistique…

Leurs usagers peuvent être des travailleurs indépendants ou des porteurs de projets, des salariés qui télé-travaillent pour leur entreprise, des associations ou des petites entreprises hébergées provisoirement ou durablement, voire des agents de service public (en milieu rural par exemple).

De nombreux tiers-lieux se dotent d’une charte qui rappelle leurs valeurs (open-source, développement durable, économie sociale et solidaire…) et d’une gouvernance démocratique qui permet à la communauté de ses usagers d’en gérer collectivement l’accès, le fonctionnement et le développement comme un (bien) commun.

Ces différentes caractéristiques font sans doute des tiers-lieux, des laboratoires préfigurant l’entreprise de demain, une (co-)entreprise collaborative capable de réconcilier la conception (design) et la fabrication (du prototype à l’objet sur mesure, capable de répondre de manière durable aux besoins spécifiques des utilisateurs locaux), permettant ainsi une relocalisation progressive de la production manufacturière et l’avènement d’une économie « distribuée » reposant sur des modèles ouverts et la coopération entre pairs.

« Véritable disruption » plutôt qu’une évolution du modèle économique capitaliste, cette perspective est indissociable de celle annoncée de la disparition du salariat conventionnel. Les « travailleurs » des tiers-lieux sont indépendants (et ne se reconnaissent plus dans la notion de « lien de subordination » qui caractérise le statut salarié), travaillent pour eux et pour plusieurs donneurs d’ordre, participent au cas par cas à des équipes de dimension variables qui se créent en fonction des projets.

Cependant le risque est grand que l’essor du travail indépendant se fasse au détriment de notre modèle protection sociale qu’il faudra alors réinventer, et pourquoi pas au sein des tiers-lieux en imaginant des formes de mutualisme et de solidarité entre pairs.

Ces différentes observations invitent bien évidemment aux questions et le cas échéant au débat contradictoire :

Les tiers-lieux constituent-ils une alternative crédible au modèle économique actuel ?
Leur nature, leur fonctionnement leur gouvernance en font-ils une forme de « communs » territoriaux et si oui, quelles sont les enclosures dont ils auront à se défier ?
Les tiers-lieux peuvent-ils trouver leur modèle économique et si oui avec quel équilibre entre les économies marchande, non marchande et non monétaire ?
Comment ouvrir les tiers-lieux au plus grand nombre alors qu’ils sont aujourd’hui principalement fréquentés par ce qu’il est convenu d’appeler des « créatifs culturels » ?
Les tiers-lieux doivent-ils imaginer de faire réseau entre eux pour mutualiser des moyens de développement et de solidarité ?
Les collectivités doivent-elles soutenir activement la création et le développement des tiers-lieux considérés comme un des nouveaux leviers du développement local ?

dimanche 14 juin 2015

Les ateliers coopératifs font leur révolution. Le cas d’Helios.

Source : MrMondialisation

Les ateliers coopératifs font leur révolution. Le cas d’Helios.
« Il s’agit avant tout de s’émanciper. Nous voulons contrôler ce que nous faisons. Nous ne voulons pas être seulement des consommateurs passifs. » (Justyna Ausareny). Toute une génération aspire à reprendre un certain contrôle sur la société. L’atelier coopératif fait partie de ces alternatives en marge, promotrices d’une économie collaborative et citoyenne qui se faufile partout dans le monde. La ville de Montréal ne fait pas exception…
Rue St Ferdinand, à St Henri. L’une des dernières rues de Montréal où les maisons ont conservé leur architecture du temps où tout le quartier était habité par des ouvriers. Avec ses cours où les gamins couraient après les poules, ses vieux portails en bois par où rentraient les chevaux, ses portes plus basses que la norme. Juste avant la rue St Ambroise, un immense bâtiment de briques, comme on en trouve beaucoup dans le quartier, où des artisans et artistes en tout genre louent des locaux et créent leurs ateliers. Samedi 9 mai, Helios Makerspace, un atelier coopératif, a organisé sa première rencontre d’artisans. Ce cas concret, situé à Montréal, offre une vision claire des potentialités du coopératif.
En Europe, en Asie, aux USA, en Afrique, le mouvement des ateliers coopératifs (appelé en anglais hackerspace, medialab ou makerspace) est bien implanté : de Boston à Toulouse, de Yogyakarta à Rio en passant par Lomé au Togo, des espaces communautaires s’ouvrent, dans des bâtiments high-tech ou des hangars, dans les métropoles comme dans des villages ou des petites villes. L’histoire est souvent la même : « Au début on n’avait qu’une table, deux chaises, un tournevis et un marteau… ». Quelques mois plus tard, le virus prend : les gens intéressés par l’électronique, l’art manuel ou digital, amènent leur matériel et viennent profiter de l’espace commun, la ville ou/et l’État offrent des aides. Au Canada on les trouve à Vancouver, Winnipeg, Ottawa, Toronto entre autres. À Montréal, le mouvement est tout jeune, et n’a pas encore capté l’attention des médias.
La réponse d’une génération
À l’image d’Helios, ces espaces coopératifs où professionnels et amateurs viennent partager savoir et invention, est la réponse de toute une génération fatiguée d’un capitalisme individualiste et de la surconsommation. Là où tout est fait pour isoler les individus et les mettre en compétition, ils créent des espaces communautaires d’entraide. Là où les gens sont poussés à être des consommateurs passifs, ils se réapproprient la fabrication : ils bidouillent, ils assemblent, ils jardinent, ils cuisinent.
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Comme les universités populaires, les jardins communautaires, les éco-villages ou les concerts de salon, les ateliers coopératifs sortent le savoir des institutions et des spécialistes pour le mettre à la disposition de tous. Ici pas de CV, pas de dossier, pas même besoin d’expérience : c’est l’envie et l’implication qui comptent. Le savoir ne passe que par le partage, par l’action, par l’expérimentation. C’est aussi le DIY (Do it yourself ) et le DIWO (do it with others).
De la réparation d’un monde à la préparation d’un autre
Cette nouvelle génération cherche à rétablir les équilibres que nous avons perdus : entre l’individualisme et la communauté, entre le virtuel et le manuel, entre la science et l’art, et brise les frontières entre amateurs et professionnels. Dans un atelier coopératif, tout part des rêves d’un individu. C’est le groupe qui l’aide à les réaliser. Le virtuel n’isole pas les individus, il leur permet de se rassembler. L’électronique et le manuel font bon ménage : ainsi Anthony Lapointe, membre de iMuFab, atelier de fabrication numérique de l’iMusée, a présenté aux journées portes ouvertes d’Helios son projet de créer une serre où les besoins des plantes en eau, en soleil et en air, seraient automatiquement détectés par un programme numérique.
Les ateliers coopératifs deviennent ainsi les laboratoires de projets de développement durable, attirant les créateurs du futur. Ainsi, Isabel Casares, une jeune chef-cuisinière mexicaine, a présenté cette même journée son projet de produits faits à partir de fruits et de légumes jetés par les supermarchés montréalais. Elle crée des confitures et des conserves et les revend dans les mêmes supermarchés, qui deviennent ses fournisseurs et ses clients. Les gaspilleurs deviennent les récupérateurs créant une boucle positive.
À Helios, les enfants sont tout autant bienvenus. Les ateliers coopératifs recréent le lien mutilé entre les générations. En présentant leur console de jeu maison, les frères Lamontagne ont raconté avoir voulu recréer pour leurs enfants ce que leur grand-père avait bidouillé pour eux. Retrouver le plaisir de fabriquer ses propres jeux… comme avant, avec les outils d’aujourd’hui.
« Chacun devient le déclencheur du rêve de l’autre. Créer un espace d’entraide qui permette à chacun de devenir un faiseur qui apprend, qui s’amuse, qui partage, cela fait des gens plus heureux. » Justyna Ausareny
Helios, un futur pionnier
Qu’on se le dise : dans quelques années, on parlera de l’espace Helios comme l’un des pionniers du mouvement des ateliers coopératifs à Montréal. À l’origine de ce projet, Le Lambert et quelques amis. Étudiants en génie à Concordia, ils exploitaient les laboratoires mis à disposition par l’université. À la sortie, le diplôme en poche, des rêves plein la tête, du savoir-faire dans les mains, ils perdent soudainement tout accès au matériel professionnel. C’est ainsi que les étudiants en arts et en sciences humaines quittent le cocon universitaire et se retrouvent sur un marché du travail impitoyable où les règles ne sont plus les mêmes, où il ne suffit pas d’être doué et de travailler fort pour réussir. Les ateliers coopératifs apparaissent alors comme les traits d’union essentiels entre la formation des écoles et l’offre du marché du travail.
Le jeune Lambert voyage à Boston et au Japon, et y découvre des ateliers coopératifs. De retour à Montréal, il crée avec ses amis l’espace Helios. Pendant ce temps-là, Justyna Ausareny, récemment élue codirectrice, découvrait ces mêmes espaces à Singapour, en Indonésie, au Népal et en Chine. De retour à Montréal, elle cherche… et trouve Helios. Elle rejoint les bénévoles puis l’équipe permanente dont les membres viennent du génie électronique, de la programmation informatique, des arts manuels, de la biologie, de la communication. Un terreau cosmopolite se met alors en place.
Lors des journées portes ouvertes, les questions nombreuses après chaque présentation témoignaient de la curiosité de chacun pour le travail de tous. Certains présentaient des prototypes pour changer un bout du monde, d’autres s’étaient donné le challenge de fabriquer eux-mêmes quelque chose d’original. Pour Lambert, c’est la rencontre entre des gens venant de milieux totalement différents qui crée des étincelles : « Quand des gens qui viennent de différentes disciplines se rencontrent, c’est là que les idées les plus incroyables, les plus folles et les plus intéressantes émergent. » Depuis, ce sont aussi des neuroscientifiques, des artistes, des médecins, des philosophes, qui sont passés par Helios pour relier leur expertise à la technologie.
Cet été, tout au long des mois de mai et de juin 2015, l’espace coopératif proposera des ateliers d’introduction et de perfectionnement en microsoudure électronique, ébénisterie, couture, design sur imprimante 3D, et bien d’autres choses.
Un autre monde se prépare ici et maintenant
Concrètement, à Helios, vous pouvez par exemple apprendre en moins d’une heure à changer votre écran de téléphone brisé. Vous pouvez aussi imprimer en 3D cet objet impossible à trouver dans le commerce. Vous pouvez vous former à une multitude de domaines professionnels des plus basiques au plus complexes. Si l’on peut appliquer une seule idéologie aux ateliers coopératifs, c’est celle-ci : seul possède celui qui sait réparer… nous voici à l’opposé de la notion de propriété comme exploitation de la ressource.
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Les ateliers coopératifs comme Helios travaillent avant tout pour les générations futures. Ils contribuent à créer des individus plus autonomes et plus conscients de ce qu’ils consomment. Ils témoignent d’une génération qui décide de changer les règles et la manière de fonctionner pour se donner une chance, dans un monde qui l’a déjà condamnée. Les hacker-makers sont-ils les derniers résistants au rouleau compresseur de la société individualiste de consommation ou les pionniers du monde de demain ? Tout dépend du soutien que nous leur apporterons.
« Tout le monde est invité à nous rejoindre : des femmes au foyer, des enfants, des artistes, des ingénieurs, des personnes âgées, n’importe qui avec des mains et un esprit curieux !  » L’équipe d’Helios.
Article coopératif signé Sarah Roubato.

Des sites sur le mouvement des ateliers créatifs :
Les sites de quelques ateliers :

jeudi 15 janvier 2015

Les 5 tendances qui dessinent le futur du travail

 Source : Village

Le travail demain ? Les cinq nouvelles grandes tendances…
« Le travail n’est plus un lieu où l’on va mais une tâche qu’on a à accomplir ». Une formule qu’aime bien Xavier de Mazenot, initiateur de Ze.village (zevillage.net). Car, oui, la façon de travailler change et change vite.
Ze Village publie, en ce début janvier, la synthèse d’une étude réalisée par le Consultant Jacob Morgan (Chess Média) qui donne de façon claire et concise les cinq tendances qui dessinent le travail de demain.
   

1. Nous sommes désormais capable de construire des communautés et sommes à l’aise avec la vie publique.

2. Les technologies (cloud, big data, plateformes collaboratives) nous offrent la possibilité de nous connecter entre nous et n’importe où.

3. La génération Y va représenter 75 % de la population entrant sur le marché du travail et cette génération cherche une entreprise pour laquelle ils ont réellement envie de travailler. Les organisations doivent donc passer d’un environnement où les gens ont « envie » de travailler plutôt que « besoin » de travailler.

4. Aujourd’hui, le lieu où vous vous trouvez commence à beaucoup moins compter que vos compétences.

5. De n’importe où dans le monde on peut accéder aux mêmes types d’information que dans l’entreprise, le monde devient une énorme grosse ville.

Alors dans ce contexte quelle place pour le milieu rural ? Pour Xavier de Mazenot, il a ses chances si les collectivités arrêtent de penser immobilier d’entreprise (qui aura toute les chances de rester désert) pour penser animation d’une vie collective pour accueillir ces travailleurs d’un nouveau type.



Source : ZeVillage
Publié par: Jacob Morgan

 S’il y a une chose avec laquelle nous pouvons tous être d’accord, c’est que le monde du travail change… rapidement. La manière dont nous avons travaillé au cours des dernières années ne sera PAS celle dont nous allons travailler dans le futur. Voici 5 tendances qui vont dessiner le travail de demain.

Peut-être l’un des facteurs sous-jacents les plus importants qui mène à cette modification est l’arrivée d’un changement autour de qui décide comment le travail doit être fait.

Traditionnellement, les cadres fixent les règles aux responsables qui, à leur tour, les transmettent aux employés. Cependant, comme Dan Pink l’a judicieusement fait remarquer, « les gens talentueux ont moins besoin des organisations que l’inverse. »

En d’autres termes, les employés commencent maintenant à prendre la main sur les décisions et les conversations autour de la manière dont le travail se fait, quand, avec qui, avec quelles technologies, etc. Les prochaines années vont apporter des changements radicaux. Mais pourquoi maintenant ? Quelles sontles principales tendances qui vont conduire ce renouveau du travail ?

Nous allons voir cinq d’entre elles, et avant d’explorer plus en détail le futur du travail, il est décisif de les comprendre.

Nouveaux comportements
Il y a dix ans, si quelqu’un vous avait dit que toutes vos informations personnelles seraient publiques et que le monde entier pourrait les lire, les voir et les entendre, vous l’auriez traité de fou.

Maintenant, regardez où nous en sommes, nous sommes tellement plus à l’aise avec la vie publique, nous construisons des communautés, nous partageons, communiquons, collaborons, accédons aux informations et façonnons nos expériences personnelles.

Tous ces nouveaux comportements retombent en cascade sur les organisations qui se trouvent forcées de changer.

Technologies
Le big data, le cloud, l’internet des objets, les robots, l’automatisation, la vidéo, les plateformes collaboratives et autres technologies changent notre manière de travailler et de vivre.

Le cloud a mis le pouvoir de la technologie entre les mains des employés, les robots et les logiciels nous forcent à repenser le travail que les humains peuvent et devraient faire, le big data nous donne un aperçu de la manière dont nous travaillons et des transactions avec les clients, les plateformes collaboratives nous donnent la capacité de nous connecter entre nous et à nos informations n’importe où, n’importe quand et depuis n’importe quel support.

La génération Y sur le marché du travail
D’ici 2020, la génération Y devrait représenter environ 50% de la main-d’œuvre, d’ici 2025 les prévisions augmentent ce chiffre à 75%. Le plus important à propos de cette génération Y n’est pas le fait qu’elle puisse apporter de nouvelles approches, idées, valeurs ou styles de travail ; c’est qu’ils seront nombreux. Ils seront, la plus grande génération jamais entrée sur la marché du travail. C’est une génération d’employés à l’aise avec la technologie et qui est encline à rester à la maison jusqu’à ce qu’ils trouvent une entreprise pour laquelle ils ont vraiment envie de travailler.

En d’autres termes, les organisations doivent changer et passer d’un environnement où les gens ont BESOIN de travailler à un environnement où les gens ont ENVIE de travailler.

Mobilité
C’est absolument fascinant de voir qu’en vivant dans la Baie de San Francisco, je peux accéder virtuellement au même type d’informations qu’une personne vivant dans une rizière reculée de la Chine.

Aujourd’hui, le lieux où vous vous trouvez commence à beaucoup moins compter que vos compétences. Tant que vous pouvez vous connecter à internet, vous accédez aux mêmes personnes et aux mêmes informations que si vous étiez en train de travailler dans l’entreprise. Nous sommes connectés n’importe où nous allons aussi bien dans les airs que chez soi.

Mondialisation

C’est essentiellement la capacité des organisations de travailler dans un monde où les frontières n’existent pas. Le monde devient une seule et même grosse ville. La langue que vous parlez, la monnaie que vous utilisez et l’endroit où vos êtes situé commencent à compter de moins en moins. Vous pouvez travailler à San Francisco et avoir des clients à Pékin ou Melbourne ; il en va de même pour les employés. Les frontières explosent pour permettre de travailler avec n’importe qui et n’importe où et cette tendance ne fait que commencer.

(Traduction de l’article original The five trends shaping the future of work - Photos Sean MacEnteee etMonica Piheiro)

lundi 10 novembre 2014

Tiers-lieu toi-même !

Source : Socialter

Tribune : Tiers-lieu toi-même !
Paul Richardet est chef de projets au Silicon Sentier, animateur de la Cantine et du NUMA, le Grand Lieu Intégré de l'Innovation.

Depuis longtemps, je préfère la définition d’« espace hybride et partagé » à celle de « tiers-lieu ». Je vais vous expliquer pourquoi.

L’expression « tiers-lieu » est devenue une référence avec l’ouvrage du sociologue Ray Oldenburg intitulé The great good place. L’auteur y analysait ces lieux de sociabilité nécessaires à l’individu, et situés hors de l’entreprise ou de la sphère privée. Par viralité, l’expression s’est ensuite répandue chez les chercheurs et professionnels travaillant sur les univers parapublics ou sur les nouveaux modes de travail. Mais cette formule me paraît construite hors-sol, par défaut : comme s’il restait, après avoir organisé la ville de manière civilisée et rationnelle, quelques endroits indéfinis et incertains, sorte de jachère immobilière, que l’on attribuait alors à des « tiers », exclus du contrat social.

Depuis la création de la Cantine en 2008, les espaces coworkings, fab labs et autres hackerspaces ont été nombreux à voir le jour, et il est désormais possible de définir de manière précise ce type de lieux. Pour cela, je reprendrais trois notions simples qui les caractérisent : « espace », « hybride » et « partagé ».


Espace tout d’abord. Qu’il s’agisse de coworking ou d’ateliers de fabrication numérique collaboratifs, toutes ces expériences s’incarnent dans un territoire défini. Ces nouveaux lieux sont une belle occasion pour les architectes, designers, urbanistes mais aussi pour les utilisateurs eux-mêmes, de repenser les espaces collectifs, de leur redonner du sens, et d’inventer des modes de fonctionnement originaux.

Hybride ensuite, parce que le mélange, la complémentarité et l’interdisciplinarité me semblent être les caractéristiques principales de cette nouvelle manière de vivre ensemble. Après l’hyperspécialisation, nos sociétés aspirent désormais à plus de transversalité. Le travail collaboratif, l’échange et la mixité font émerger une intelligence collective, contribuent à pacifier les relations sociales et favorisent une plus grande capacité d’adaptation. Concrètement, ces espaces facilitent les échanges entre techniciens et intellos, programmeurs et utilisateurs, jeunes et vieux, PME et grands comptes… Dans ces lieux hybrides, chacun peut trouver sa place, collaborer, et contribuer à un objectif commun.

Partagé enfin. C’est peut-être la notion qui suscite le plus de résistances. Car notre pays reste fondé sur des modèles paysans et royalistes, où le territoire et la sacro-sainte règle de la propriété règnent en maîtres. Mais aujourd’hui tout est dans l’interrelation. Et le numérique en ajoute une bonne couche avec le travail en réseau, la dématérialisation et le foisonnement de l’immatériel. Qu’il s’agisse des nouveaux modèles de l’économie collaborative, du logiciel libre ou de la participation des citoyens à l’élaboration des décisions collectives, tout nous démontre que les valeurs d’ouverture, d’échange, de contribution nous ouvrent une nouvelle ère d‘intelligence. Et pas uniquement pour assumer l’héritage de dettes financières ou écologiques. En constituant une expérience concrète de partage, ces nouveaux espaces sont donc les véritables laboratoires d’une vie collective pacifiée et créative.

Voili, voilà. Vous pouvez maintenant attacher vos ceintures et rabattre la tablette située devant vous. Nous allons bientôt atterrir. La température au sol est de saison. À bientôt sur nos lignes…

@paulrichardet


lundi 8 septembre 2014

Étude exploratoire des Tiers-Lieux comme dispositif d’incubation libre et ouvert de projet

Source : pratiques-collaboratives.net 


Cet article reprend la première partie du texte, publication d’Antoine Burret réalisée dans le cadre de laXXIII Conférence Internationale de Management Stratégique qui a eu lieu à Rennes du 26 au 28 mai 2014, une publication reprise sous licence CC by sur le site de Movilab
Résumé

Cet article présente les Tiers-Lieux comme des dispositifs permettant le partage de savoirs, la mutualisation de ressources et la création collective de biens communs pour favoriser la résolution de problèmes de société. Il interroge en filigrane la transférabilité des systèmes de partage et de co-création propres au monde du logiciel libre pour la conception, la création et la production de nouveaux produits ou services à valeur ajoutée.

L’évolution actuelle dans le champ de la recherche en entrepreneuriat tend à prendre en considération la dimension sociale de l’acte d’entreprendre. L’angle purement technique et mécanique est délaissé au profit d’une approche prenant en compte des facteurs intangibles tel que l’apprentissage collectif, le travail en réseau, l’exploration et la part d’inconnue inhérente à l’acte de création. Cette variation justifie l’attention portée actuellement sur certains types de dispositifs émergents tels que les espaces de travail collectif/collaboratif et par extension les Tiers-Lieux. Cependant il existe un amalgame terminologique entre les espaces de travail collectif/collaboratif et les Tiers-Lieux. En effet, si initialement le terme Tiers-Lieu a été introduit pour commenter la naissance de nouveaux lieux, intermédiaires entre le domicile et le travail, adaptés à un style de vie urbain, individualisés et mobiles, la constitution d’un réseau francophone des Tiers-Lieux Libre et Open Source offre de nouveaux éléments. L’observation du parcours de création de ce réseau, de son mode de travail ainsi que l’analyse de son document manifeste, permet d’affiner la compréhension de ce concept et de ses modalités d’applications.

Il apparaît ainsi qu’un lien ténu relie les Tiers-Lieux et le monde du libre notamment au niveau des licences et dans la manière dont les savoirs intègrent un patrimoine informationnel commun sur lequel tout un chacun peut s’appuyer. A partir de ces données, cet article analyse une expérience menée autour et par les Tiers-Lieux à Saint-Étienne sur l’accompagnement de projets entrepreneuriaux et associatifs dans une logique libre et ouverte. Cette expérience vise à générer de nouvelles valeurs en articulant les ressources préexistantes d’un territoire autour de situations collaborative de travail, d’un même système d’information et d’un modèle de gouvernance propre. L’enjeu est de permettre aux porteurs de projets de s’organiser en réseau et de consolider un socle commun de savoir sur lequel ils s’appuient pour ensuite développer leurs propres produits ou services. Cette approche évoque éminemment les pratiques de création et de production à l’œuvre dans le champ des technologies libres. Elle offre également un axe de réflexion original sur la manière dont les Tiers-Lieux peuvent permettre aux organisations privées, publiques et associatives de repenser leurs approches stratégiques à l’aune des transformations qu’opèrent les technologies numériques sur notre société.


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samedi 31 mai 2014

Les Tiers-Lieux en 3 images


Source : LaVieCheap






Les Tiers-Lieux c’est aussi dans les Milieux Ruraux.

Source : LaVieCheap

Salariés, indépendants ou même retraités Chantal, Sylvain, Didier, Jacqueline, Céline, Catherine, Gabriel et Pierre partagent le même constat.
Didier pense que "l’intérêt du télétravail c’est de ne pas travailler chez soi et éviter les trajets et la fatigue engendrée. A 50 ans on est usé !" Chantal souhaite échapper au "métro-boulot-dodo". Jacqueline évoque "les trains et leurs problèmes d’horaires".
Pour Catherine, "il n’est pas facile de travailler tout seul à la maison. Difficile, aussi de faire évoluer les mentalités des employeurs".  Céline est déjà télétravailleuse, elle souhaite discuter de "la qualité de vie dans le télétravail".
Trois mots reviennent souvent dans la bouche des participants :
partager, mutualiser et échanger.

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mardi 29 avril 2014

Pour créer des synergies de coworking il faut s’appuyer sur des communautés

Source : millenaire3.com

Coworking en majuscule se détache sur le mur du fond, un slogan accroche l’oeil : « Être petit n’a jamais empêché de grandir ». Bienvenue au Comptoir Numérique, vaste espace sur deux étages près du tramway qui traverse Saint-Étienne. Rencontre avec Yoann Duriaux, initiateur de ce tiers-lieu, improbable mélange des genres entre appartement, entreprise, école et café du commerce.

Interview pour la revue M3 n°3-Octobre2012. 

  1. Où sommes-nous ?
  2. Quel est votre parcours ?
  3. Quel était votre levier pour convaincre ?
  4. Le point essentiel à ne pas oublier pour que cela fonctionne ?Pour créer des synergies de coworking il faut s’appuyer sur des communautés.
    L’état d’esprit est celui d’une école mutuelle pour reprendre un concept anglais du XVIIIe siècle. Je ne peux pas être expert en tout, je fais une conférence sur un sujet le matin et je suis élève de celle de l’après-midi.

  5. Un tiers-lieu a aussi un rôle social pour vous ?
  6. Quelle suite imaginez-vous ? Aujourd’hui, il faut voir le numérique comme une possibilité de transition économique à l’échelle d’un territoire.
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L'alchimie des tiers-lieux

Source : millenaire3.com

Les nouveaux espaces de travail et d’échanges semblent devenir le Graal en vogue chez les décideurs publics. Ces « tiers-lieux » sont attractifs pour la classe créative, et on leur attribue un impact positif dans la compétition urbaine. D’où la tentation de les multiplier. Mais sont-ils vraiment reproductibles ? Les pouvoirs publics peuvent-ils les générer ex nihilo ? Ou faut-il se contenter d’en accompagner la naissance ? Un mode d’emploi par Nicolas Nova.


Texte écrit pour la revue M3 n°3 


Sommaire
  1. Les chaises design ne suffisent pas ! 
  2. Au départ, un groupe d’individus
  3. Indispensable : cibler un public
    Créer un tiers-lieu relève d’une démarche holistique.
  4. S’appuyer sur un embryon existant
  5. Une dimension collective appuyée par la technologie 
    En réalité, la réussite d’un endroit de ce genre relève davantage d’un équilibre entre un lieu et des personnes ou des groupes qui peuvent y être associés. Il faut comprendre l’ensemble de ces relations pour aider un tiers-lieu pertinent à naître et pour l’accompagner.
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mercredi 9 avril 2014

Quinzaine des Tiers-Lieux

Source : OpenScop

Des millions d’individus s’engagent quotidiennement à travers le monde dans une démarche de partage de savoir, de mutualisation de ressources et de création collective de biens communs afin de faire émerger des solutions de développement pour les territoires, les entreprises et les habitants.

Les Tiers-Lieux incarnent localement cette dynamique globale, source d’innovation dans une société en transformation.

Du 07 au 18 avril 2014, les explorateurs locaux, nationaux et internationaux des nouvelles manières de penser, concevoir et organiser les ressources d’un territoire, d’une entreprise ou d’un projet se réunissent dans différents (tiers) lieux de Saint-Etienne.

Ce programme, porté par Openscop, Zoomacom, OpenFactory Sainté et le cluster Culture et Coopération, propose rencontres, tables rondes, (non) conférences, hackEvents, labos et ateliers pratiques libres et ouverts à tous.

Inspiré des modèles contributifs comme peut l’être celui de Wikipédia, la Quinzaine des Tiers-Lieux est un événement inédit pour découvrir et expérimenter la dynamique des Tiers-Lieux francophones. Salariés, indépendants, entrepreneurs, étudiants, chercheurs, citoyens, makers, designers, codeurs, bricoleurs, bidouilleurs, il est temps de co-construire des réponses aux défis qui nous attendent.

Plus d'informations, programme et inscriptions >> www.tilios.fr

Les Usines Nouvelles

Source : http://www.lesusinesnouvelles.com/


Objectif :

Valoriser le patrimoine industriel et naturel du lieu, dans la mesure des contraintes en vigueur, en lui redonnant sa vocation initiale de production par l’installation de porteurs de projets, dans les bâtiments restaurés en tant qu’ateliers et bureaux.

Les projets accueillis, dans les secteurs de l’environnement, des énergies renouvelables, des arts, de la culture, de l’économie sociale et solidaire, se développeront de manière indépendante ou en collaboration, ouvrant ainsi la possibilité de mutualisation d’idées, de moyens, et d’actions.

La mise en forme de ce projet se traduit par la création, sur cette ancienne friche industrielle, d’un TIERS LIEU/ TIERS ESPACE


Impulsion :

L’histoire commence par un attachement profond à ce site abandonné, dans lequel, comme la plupart des poitevins, nous nous sommes émerveillés ou avons réalisé des projets qui avaient besoin de ce genre de  » no man’s land « .

L’idée d’une démolition programmée (heureusement hors de prix) était inacceptable, alors que cette usine représente la dernière grande friche industrielle encore debout aux alentours de Poitiers. La mise à terre sauvage des superbes bâtiments type Eiffel du « Parc à fourrage » près de l’Hypogée des Dunes a été un événement dont nous ne voulions pas voir la réédition à la Filature.

Il a donc fallu prendre le taureau par les cornes ! Et nous nous sommes lancés le défi d’arriver à sauver ce patrimoine industriel, et d’en faire un lieu qui correspondrait à nos aspirations de vie.

Sans le savoir nous travaillions en binôme depuis 2009, chacun de notre côté. Voyant que les choses piétinaient, le propriétaire, un industriel charentais, eu l’idée de nous associer plutôt que de nous mettre en concurrence. Ce choix fut avisé. Car même si nous ne nous connaissions pas, nous avions sensiblement le même projet, et l’évidence du quartet s’est imposée à nous.

Après une semaine d’écriture commune, les fondements du projet furent posés. Dés lors, les obstacles, jusque là rédhibitoires, ont été franchis les uns après les autres.

Après 2 ans de négociations et de démarches intenses, nous avons pu acquérir le site en février 2012, qui fut reconnu peu après patrimoine industriel remarquable (I.S.M.H.).

La réussite de ce challenge vient de notre différence. Nous avons chacun des compétences spécifiques et complémentaires. Christine Graval dirige un bureau de production dans le domaine culturel, Cyril Chessé est régisseur, Franck Courtioux dirige une entreprise de travaux du bâtiment et Denis Meunier est collaborateur d’architecte des Monuments Historiques. En parallèle, notre grand point commun est un investissement très fort dans le milieu associatif et créatif qui nous a forgé une expérience et une envie commune de projets partagés.


Intentions :

Après 150 ans d’activités (1850/1976), et 30 ans d’abandon (1982/2011), quatre entrepreneurs, persuadés de la valeur et du potentiel du site, le rachètent en 2011, avec comme intention :
  • 1/ Restaurer le site, inscrit à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques depuis fin 2011, en respectant les caractéristiques patrimoniales remarquables des bâtiments et en privilégiant des techniques de rénovation éco-responsable.
  • 2/ Développer un projet porteur et socialement innovant, économiquement viable, avec les réseaux et partenaires du territoire.
    Lieu identifié comme Pôle Territorial de Coopération Economique émergent depuis début 2013 (Grand Poitiers Hôtel d’entreprises et Pépinières de projets : partenariat existant avec le service Economie du Grand Poitiers, la Chambre des Métiers, études en cours.
  • 3/ Accueillir et créer des emplois, directs et indirects dans les secteurs environnementaux, énergétiques, artistiques, culturels, des industries créatives, et de l’économie sociale et solidaire
    Un poste de coordinateur du projet, porté par l’association AY128 existe depuis mai 2013 (financement FSE et Région Poitou-Charentes jusqu’en juin 2014).
    Création d’un poste de FabManager courant 2014, (FABLAB = laboratoire de prototypage autour des outils numériques)
    Une dizaine de structures accueillies en septembre 2014 dans les premiers espaces de Coworking(bureaux, ateliers mutualisés)
    Préfiguration en cours d’une Coopérative d’Activités et d’Emplois Culture en Région Poitou Charentes(portée par Consortium – Bureau de production)
  • 4/  Animer un lieu dédié à la Création/Formation/Médiation autour des technologies : le FABLAB UNIT, ouverture au printemps 2014.
    * en partenariat avec le CRIJ Poitou Charentes, Le Lieu Multiple/ Espace Mendes France, le réseau des FABLABS régionaux et nationaux, l’école des Beaux-Arts de Poitiers        * en savoir + : lien vers bloc fablab
  • 5/ Produire des énergies renouvelables, hydro-électriques et photovoltaïques sur le site (études en cours).
  • 6/ Impulser et animer un espace de médiation autour des énergies renouvelables et du développement durable.
  • 7/ Initier un projet artistique et culturel transdisciplinaire dans et hors les murs : recherche et création, résidences d’artistes, production d’œuvres, diffusion et médiation.
  • 8/ Contribuer à la dynamisation de la zone de l’ile et de l’étang de la Filature via le projet de développement local, touristique et culturel « Avenue de la Plage » : zone de baignade et loisirs, programmation culturelle estivale, parcours pédagogiques. Etudes en cours avec le Syndicat Mixte de l’Etang de la Filature, les villes de Smarves et Ligugé.
  • 9/ Développer les activités de l’association « Les jardins familiaux de la Filature » qui gère par délégation une quarantaine de jardins situés route d’Iteuil. + Renvoi lien bloc Développement durable

Tiers Espace / Tiers Lieu:

Nous adhérons aux concepts de Tiers Espace défini par Hugues Bazin, et de Tiers Lieux défini par Movilab (www.movilab.eu).

Qu’est ce qu’un Tiers Espace ?

« Le tiers espace est à la fois une réalité de l’expérience humaine et un dispositif opératoire. Le tiers espace offre une grille de lecture pour comprendre les mouvements émergents … Trois figures du tiers espace sont définissables : le contre-espace pour sa dimension sociopolitique, le tiers paysage pour sa dimension écologique et écosystémique, le tiers-lieu pour sa dimension d’auto-fabrication économique et culturelle. »

Par Hugues Bazin, Intervention au symposium « Art et Développement Humain » (Armentières -59, 11 octobre 2013)

Qu’est ce qu’un Tiers Lieux ?

« Pour nous, le tiers-lieu est un espace modulaire polymorphe offrant un lieu physique et/ou symbolique à une communauté d’usagers. Il est polymorphe car il peux prendre des formes variées en fonction des besoins d’un territoire et des communautés d’usagers. En ce sens, il n’existe donc pas de tiers-lieu type. » Le tiers-lieu gagne à être envisagé à travers plusieurs prismes interdépendants les uns des autres :

Le prisme sociologique : par nature, le tiers lieu est fait de relations et d’interactions sociales. Il agit comme une fabrique de lien et de capital social, comme carrefour de rencontre, comme espace dans la Cité. Il renvoie à des pratiques culturelles, aux notions de vivre et co-créer ensemble et transcende les projets individuels des uns et des autres pour leur donner une dimension collective.

Le prisme socio-professionnel puisqu’il peut devenir un lieu de référence où des professionnels et des proams de domaines variés peuvent se rencontrer, échanger et travailler

Le prisme économique : lieu de travail, d’échange et de croisement, le tiers-lieu est à considérer comme une fabrique d’innovation. Comme le dit Elena Lasida dans son dernier ouvrage, la création consiste à établir des relations nouvelles entre ce qui est confondu. Nous sommes ici au cœur de la dynamique des tiers-lieux, et cette créativité peut évidemment déboucher sur la création de richesses financière et non financière, et donc sur une valeur économique avérée.

Le prisme culturel : le tiers-lieu est empreint de valeurs d’ouverture, de solidarité, d’échanges et de partages. Loin de se cantonner à la seule sphère du travail, il invite à transformer son usager en acteur co-créateur de sa réalité et de ses projets. Porteur d’une culture proactive, il est aussi lieu de création et d’échanges culturels

Le prisme territorial : véritable centre de ressources pour ses usagers, le tiers-lieu devient également un centre de ressources pour son territoire, qu’il contribue à interroger et à dynamiser. Parce qu’il met ses publics en rôle actif de co-création, le tiers-lieua tout intérêt à être mis en parallèle avec une dynamique territoriale. »

Par Movilab / www.movilab.eu